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ÉVALUATION DE LA MENTALISATION

Questionnaires et instruments de mesure

 

La mentalisation comprend la capacité à interpréter/comprendre les causes psychologiques du comportement (le sien et celui des autres) en termes d’intentions sous-jacentes et d’états mentaux, tels que les pensées, les sentiments, les souhaits et les intentions. La mentalisation est utilisée pour comprendre les comportements et les réactions des autres (ainsi que les nôtres) en termes d'intentions et d'états mentaux, tels que pensées, sentiments, souhaits et intentions.

La mentalisation facilite les relations et a une fonction interprétative interpersonnelle importante, car elle nous aide à comprendre les réactions des autres, ce qu'elle communique en termes de sentiments, intentions et souhaits. La mentalisation rend aussi notre environnement social plus prévisible, car elle nous aide à anticiper et à donner un sens à ce que les gens font et aux raisons de leurs réactions. La mentalisation nous aide également à prendre conscience de nos propres émotions et réactions et à comprendre l'impact qu’elles peuvent susciter chez les autres. Donc, lorsque nous mentalisons avec succès, nous sommes en mesure de comprendre les réactions des autres, d’examiner leurs perspectives et d’imaginer leur expérience psychologique. Nous sommes aussi conscients de nos propres réactions et comportements émotionnels et sommes capables de réguler nos affects négatifs, surtout car nous pouvons voir leurs effets sur autrui. Cette compréhension de nos propres perspectives et de celles d’autrui facilite les relations interpersonnelles au travail et au sein de nos relations intimes (conjoints, parents, enfants).

Développement de la mentalisation et de la psychopathologie

La capacité de mentalisation se développe dans le contexte des premières relations d'attachement au cœur desquelles le parent aide le nourrisson à développer une représentation de son propre monde interne, ce qui facilitera ensuite ses échanges avec les autres. Le développement de la mentalisation est favorisé par ce que Fonagy et Gergely ont appelé un ‘reflet d’affect marqué’, qui se produit lorsque le parent reflète l’émotion ressentie par le nourrisson. Ce reflet permet alors au nourrisson de percevoir son affect représenté par le parent, facilitant ainsi le développement du Soi. Or, lorsque la qualité des soins est gravement compromise, comme par exemple dans les situations de maltraitance ou de négligence, l’adulte répond de façon inexacte ou inappropriée à l'expérience affective du nourrisson. Une telle absence ou incohérence dans le reflet des affects a pour conséquence d’entrainer, chez l'enfant ou l'adolescent, le développement d’un ‘Soi étranger’ (alien self). En effet, le Soi se développe alors à partir de représentations affectives hostiles et incohérentes qui n’ont pas de sens pour l’enfant. Par ailleurs, le Soi étranger est un concept-clé pour comprendre les comportements suicidaires et l’impulsion menant à l’automutilation.  Lorsque les capacités de mentalisation d’un individu s’effondrent, il est probable que des modes de fonctionnement non mentalisant prennent le dessus de son monde interne. Le Soi étranger est alors substitué aux représentations de soi, comme dans le contexte de la maltraitance ou de la négligence. Le Soi étranger peut alors devenir particulièrement persécutant pour l’individu face à la pression interne ressentie pour l'externaliser et maintenir l’équilibre psychique. Cette pression peut dès lors se décharger par le corps, sous forme d'automutilation ou de suicide. Dans le traitement basé sur la mentalisation (TBM), les idéations suicidaires et l'automutilation sont comprises comme des tentatives de lutte contre la désorganisation psychique entrainée par le Soi étranger et par les angoisses associées à l’abandon ou à la perte de la relation d’attachement. En cohérence avec le modèle d'attachement et de mentalisation présenté ici, le TBM semble avoir un impact sur la réduction des comportements d'automutilation grâce à une diminution de l'attachement évitant et une amélioration des capacités de mentalisation (Rossouw et Fonagy, 2012).